Etape 4/11 - Zone critique : Fukushima
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La catastrophe n’est jamais loin. Lubrizol à Rouen, explosion sur le port de Beyrouth en aout 2020, AZF à Toulouse, et bien sûr Fukushima. Sur ces territoires dévastés, au sein premier du terme, vidés de toute vie, tous les marqueurs de l’entropie sont au rouge. C’est aussi de la question fondamentale de la réappropriation juridique de ces terres en ruine que Rémi me parle. La question se pose de manière frontale : une véritable offensive est à l’œuvre pour briser le cycle d’un asservissement écologique, et de nouvelles alliances étonnantes entre acteurs économiques et citoyens qui n’auraient auparavant jamais partagé ces mêmes intérêts, est à l’œuvre pour penser une évolution des ressources dans un contexte où la perception des limites et l’observation de la reconquête du vivant est cette fois, la garantie de sa durabilité.
Spécialiste de la triple catastrophe du 11 mars 2011, Rémi Scoccimarro, me détaille la longue histoire des territoires du nord-est dédiés depuis cinquante ans à la fourniture d’énergie pour la capitale et dont Fukushima est le produit. Un véritable sentiment de domination coloniale vis à vis de Tokyo renforcé par le sentiment de ce territoire d’assumer seul le risque et les conséquences de la catastrophe (honte, baisse des prix). C’est une véritable économie hors-sol qui a déréglé le département sous l’emprise de la multinationale Tepco, créant de nombreuses inégalités sociales avec un système de compensation renforcé depuis la catastrophe et les déplacements de population qui en ont résulté. Mais contre toute attente, les élites locales ont mené une véritable fronde depuis 10 ans contre Tepco pour s’autonomiser vis à vis de la capitale et sortir du nucléaire. Une alliance inattendue entre écologie, énergies renouvelables et le Medef local. e de la vidéo