Etape 5/11 - Zone critique : Kamyiama
Je voulais me rendre sur l’île de Shikoku et percevoir ce qu’il ressort de cette quête de sens et d’efficience, décidée par la commune rurale de Kamyiama il y a plusieurs années. L’originalité de ce projet est d’avoir favoriser la renaissance d’une agriculture qui organise sur place ses propres débouchés : depuis 2016 le « Food hub project » affecte des terres à l’agriculture biologique et a créé les débouchés par la construction d’un restaurant et d’une épicerie sur place qui permettent d’utiliser directement 70% les ressources de ses champs. En misant également sur de profonds changements le temps d’une génération, le village de Kamyiama a tenté de retisser un lien entre la coutume, ici synonyme d’interconnaissance et de réseaux d’entraide, nécessité écologique et attractivité, en plein milieu des montagnes.
Face à un exode rural massif qui a vu diviser sa population par quatre depuis 50 ans, et un pronostic de départ de 50% de la jeunesse d’ici vingt ans, le village de Kamyiama expérimente de nouvelles solutions depuis trente ans. Tout a commencé en 1992 par la création d’un programme d’accueil d’artistes puis en 1997 d’un centre culturel international avec 2 axes majeurs : l'environnement avec le programme Adopter, inspiré des projets d’empowerment aux États-Unis ; l'art, à travers la plateforme KIEA (Kamiyama Artists in Residence), qui convie des artistes à y résider plusieurs mois. Le projet a dans son ADN la volonté d'impliquer des habitants, d’accepter les départs inévitables et favoriser l’accueil de nouveaux habitants en créant de nouvelles activités dans un écosystème repensé.